L’autre jour, j’avais posté sur un forum chrétien ce lien https://don.aed-france.org/aide-urgence-beyrouth?utm_source=sendinblue&utm_campaign=Beyrouth_sinistr_-_colis_alimentaires_RNO&utm_medium=email vers un appel de l’association Chrétiens d’orient informant de la détresse des chrétiens sinistrés de Beyrouth suite à la dramatique explosion et sollicitant un don par charité chrétienne.
Un frère du forum m’a répondu que « ce genre de
chose » n’avait rien à faire ici.
D’où une nouvelle
ébullition pour moi…
Le dimanche, devant
le portail de nos églises, nous sommes à deux pas de marcher sur les pieds des
miséreux attendant une "piécette » de notre part. Les plus généreux leur
attribuent un rapide « bonjour », surtout pas un « bonjour, ça
va ? » comme on le fait habituellement…
Le silence fait partie de ces péchés collectifs comme le
rappelle Mgr Ponthier, le patron des évêques de France en cette
déclaration : https://www.lemonde.fr/societe/article/2019/02/17/le-silence-sur-la-pedophilie-est-un-peche-collectif-pour-le-patron-des-eveques-de-france_5424470_3224.html
« Quelle dose
d’inconscience ne faut-il pas pour oser parler de péché ? Cette notion ne
relève-t-elle pas, désormais, de l'archéologie de la conscience humaine ?
Et comment parler de péché collectif sans paraître réactiver d'anciens mythes
pessimistes dont l'imprécision nourrirait à la fois les torpeurs fatalistes et
les excès fanatiques ? ». Tous les chapitres sont éclairants : https://books.openedition.org/pusl/6233?lang=fr
Il faudrait, pour commencer, lever les malentendus et les suspicions qui font de la notion
de péché collectif un repoussoir. Et si un recours renouvelé aux textes et
mythes fondateurs de notre tradition judéo-chrétienne nous réservait la
surprise d'une libération du lien pervers entre responsabilité et
culpabilisme ?
Ecoutons notre pape : "je voudrais une
Eglise pauvre, pour les pauvres". A relire ici : https://www.lemonde.fr/europe/article/2013/03/16/pape-francois-je-veux-une-eglise-pauvre-pour-les-pauvres_1849485_3214.html
Le pape François nous invite à déposer nos chapelets le temps de rendre justice aux nécessiteux, prêchant pour une Eglise pauvre, et non seulement pour une Eglise des pauvres. On ne peut donner que ce que l’on a. Peut-être à l’exemple de cette vieille femme donnant une simple piécette de son nécessaire et non de son superflu comme ceux qui font ouvertement don de leur superflu.
Etonnamment sur la revue jésuite la page sur ce sujet est
désespérément vide et les commentaires y sont verrouillés :
https://www.revue-christus.com/article/peche-collectif-2725
Pourtant le pape Jean-Paul II avait publié un fascicule
relayé par le Conseil
permanent de la Conférence des évêques de France : Qu’as-tu fait de ton frère ? https://www.la-croix.com/Urbi-et-Orbi/Archives/Documentation-catholique-n-2368/Qu-as-tu-fait-de-ton-frere-2013-04-16-946109
Péché
collectif et responsabilité collective*
L’idée de péché collectif nous est, sans doute, moins facilement
compréhensible qu’aux temps bibliques. Nous sommes pétris d’individualisme, et
il nous est pénible d’envisager que nous puissions être solidaires, dans le
mal, de nos concitoyens. Nous avons, dès lors, tendance à sauter par-dessus les
passages bibliques qui évoquent une telle notion. L’Ancien Testament dénonce, à
maintes reprises, le péché du peuple d’Israël dans son entier. Mais, dira-t-on,
le Nouveau Testament innove et met en avant un appel individuel. Aussi vais-je
m’attacher à mettre en évidence des exemples tirés du Nouveau Testament.
Les personnages en état de péché
collectif dans le Nouveau Testament
Jésus apostrophe des villes qui semblent faire bloc dans leur refus d’écouter l’Evangile.
Il se mit à invectiver les villes qui avaient vu ses plus
nombreux miracles mais n’avaient pas fait pénitence: « Malheur à toi,
Chorazin! Malheur à toi, Bethsaïda! Car si les miracles qui ont eu lieu chez
vous avaient eu lieu à Tyr et à Sidon, il y a longtemps que, sous le sac et
dans la cendre, elles se seraient repenties. Aussi bien, je vous le dis, pour
Tyr et Sidon, au jour du jugement, il y aura moins de rigueur que pour vous. Et
toi, Capharnaum, crois-tu que tu seras élevée jusqu’au ciel? Jusqu’à l’Hadès tu
descendras. Car si les miracles qui ont eu lieu chez toi avaient eu lieu à
Sodome, elle subsisterait encore aujourd’hui. Aussi bien, je vous le dis, pour
le pays de Sodome il y aura moins de rigueur, au jour du jugement, que pour
toi. »1
Lorsque Jésus envoie ses disciples en mission, il leur demande
de s’adresser, non pas tant aux individus un par un, mais aux maisons et aux
villes2. Les personnes regroupées dans les maisons (le cercle social de base, à
l’époque) les accueillent ou les rejettent, de même que des cités entières
peuvent les écouter ou les mépriser.
On connaît aussi les invectives que Jésus adresse aux pharisiens
et aux scribes en Matthieu 23. Il considère que ces groupes sociaux présentent
une attitude suffisamment homogène pour qu’il puisse leur adresser un message
unique. A un autre moment, il refuse de faire un miracle en adressant des
reproches à une génération entière: il parle de « génération mauvaise et
adultère »3.
Prêtons-nous, d’autre part, assez attention aux destinataires
des épîtres de Paul? Il s’agit souvent d’Eglises entières. Et, lorsque Paul
leur adresse des reproches, il considère que leurs membres sont solidaires dans
leurs erreurs: « Galates sans intelligence, qui vous a
ensorcelés? » écrit-il par exemple.
Pour compléter, cliquer ici :https://larevuereformee.net/articlerr/n192/peche-collectif-et-responsabilite-collective
https://books.openedition.org/pusl/6299?lang=fr


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