Quand une idée ou une image me plait ou me déplait fortement, je bous ! C’est plus fort que moi . Seule ma souris a le secret de mon antidote m’invitant à répondre mot pour maux comme mot pour bien. Elle et moi avons décidé de partager ces ébullitions spontanées sur des sujets qui valent la peine d’un coup de plume, de griffe ou… de jeune ! N’hésitez pas à bouillir vous aussi.
mercredi 19 novembre 2008
Où est Juda ?
Guy Pagès publie Judas est en enfer au moment où Judas revient sur le devant de la scène médiatique. Soit on en fait parfois une victime, soit on le charge de tous les maux de l’humanité. Mais j’ai retenu la leçon ‘un autre ouvrage d'Etienne Dahler :‘Non Juda il n’est pas trop tard’. Je crois en la miséricorde divine au delà de la faute, aussi gravissime fut-elle. Et vous ?
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5 commentaires:
Judas et nous, nourriture à réflexion :Une première raison du succès éditorial de l’évangile de Judas est le goût du public pour tout ce qui est secret : un manuscrit réapparaissant après 2000 ans pour dire enfin la vérité sur Jésus et Judas ! Pour peu que le Vatican ou l’Eglise soient soupçonnés de chercher à cacher ce secret, on obtient alors tous les ingrédients d’un succès planétaire tel celui du Da Vinci Code. Plus largement, l’engouement pour les évangiles gnostiques de Marie, Thomas ou Philippe participe de ce phénomène.
Mais dans le cas qui nous occupe aujourd’hui, il y a plus, me semble-t-il. Car que nous le voulions ou non, nous sommes fascinés par la figure de Judas. Cette fascination marque plus particulièrement l’époque moderne depuis environ deux siècles. Que se cache-t-il derrière cette fascination ? C’est une des raisons de l’organisation de cette conférence.
Anne-Claire Bolotte nous a montré le mystère de la liberté de Judas dans son acte de trahison, acte que le Christ assume dans le libre don de soi-même que le Père accueille pour le salut de tous les hommes. Déjà l’Ancien Testament annonçait à travers l’histoire de Juda vendant son frère Joseph aux Ismaélites pour vingt sicles d’argent, la capacité de Dieu à transformer le mal en bien, c’est-à-dire sa souveraineté sur les puissances des ténèbres. Ainsi Joseph, au moment où il se fait reconnaître de ses frères, leur dit : « vous aviez médité le mal contre moi et Dieu a médité d’en faire un bien afin d’accomplir ce qui arrive aujourd’hui : garder en vie un peuple nombreux (Gn 50, 20) ».
Ainsi, du mal accompli par Judas l’Iscariote, Dieu tire un grand bien : la vie éternelle pour tous les hommes. Il n’y a donc nul déterminisme dans l’acte de Judas. On ne peut affirmer qu’il fallait qu’il trahisse pour que le salut soit donné. Si nécessité il y a, c’est celle de l’amour du Christ qui aime jusqu’au bout, et affirme ainsi sa maîtrise sur l’histoire et le péché de l’homme. Quoiqu’on puisse dire des différents motifs de la trahison, un point obscur nous échappera toujours, c’est celui de la liberté de Judas.
Cependant, nous savons que Judas était un ami, un proche de Jésus. Or on est toujours trahi par ses proches, sinon ce n’est pas une trahison ; nous savons comment la trahison peut faire partie de nos vies, comment nous avons pu trahir ou être trahis. Au fond, pourquoi trahit-on ? Même pour nous-mêmes, les raisons n’en sont jamais claires. Quant à la souffrance causée par une trahison, elle est terrible car elle redouble le mal commis par la blessure ouverte d’une amitié bafouée. Jésus savait que cette amertume humaine ne serait pas épargnée au Fils de l’Homme. Déjà David, figure du Messie, avait été trahi par un de ses proches conseillers Ahitophel, qui finit lui aussi par se pendre (cf. 2 Sm 17, 23). Les Psaumes évoquaient aussi le drame de l’homme trahi par son meilleur ami ; ainsi le psaume 40 : « même l’ami qui avait ma confiance et partageait mon pain, m’a frappé du talon » (Ps 40, 10) verset cité par Jean pour relater le dernier repas de Jésus et l’annonce de la trahison. Le psaume 54 évoque aussi la souffrance de celui qui est trahi et sa vulnérabilité : « si l’insulte me venait d’un ennemi, je pourrais l’endurer, si mon rival s’élevait contre moi, je pourrais me dérober ; mais toi, un homme de mon rang, mon familier, mon intime » (Ps 54, 13-14), verset qui n’est pas sans rappeler l’adresse de Jésus à Judas à Géthsémani : « mon ami, fais ce pour quoi tu es là » (Mt 26, 50). Jésus, peu à peu, a deviné que Judas pouvait le trahir, mais il l’a laissé libre. Cette trahison le bouleverse et le laisse sans défense. Il l’accueille cependant dans l’acceptation de la volonté du Père, de sauver tout homme.
Mais Judas ne saurait porter à lui seul toute la responsabilité de la mort de Jésus : il y a d’abord la haine des chefs du peuple juif, la versatilité du peuple, la lâcheté de Pilate, la cruauté des soldats romains, le reniement de Pierre et la fuite des disciples. Les récits de la Passion veulent justement montrer que tous sont coupables. C’est-à-dire que nous sommes tous, d’une manière ou d’une autre, coupables de sa mort.
La figure de Judas renvoie ainsi chacun de nous à sa propre liberté et nous interroge sur notre relation au Christ. Or plus nous sommes proches du Christ, plus nous pouvons le trahir. Judas est ainsi une possibilité pour chacun de nous. Ce fait spirituel explique la sobriété des évangiles sur les motivations profondes de Judas : chacun peut s’y retrouver.
Dans cette possibilité abyssale, ce vertige de notre liberté gît la possibilité de la damnation. Même si nous ne savons pas si Judas est ou non damné, et si nous espérons qu’il soit sauvé, son récit illustre spirituellement la logique de la damnation : plus en effet le salut nous est offert, plus nous pouvons le refuser. Ce refus de l’amour est identiquement enfermement dans le désespoir, il est haine éternelle de soi.
Par suite, chaque homme, chaque époque évoquera Judas à sa manière et s’y révèlera comme dans un miroir.
Les premiers siècles, avec les Pères de l’Eglise, l’évoqueront surtout comme la figure du damné, l’associant à l’avertissement du Christ à l’adresse de celui qui le livre : « mieux eût valu pour lui qu’il ne fût pas né, cet homme-là (Mt 26-24) ».
Le Moyen-Âge associera Judas aux Juifs. Juda, d’où dérive le mot Juif, c’est forcément l’autre, pas le chrétien mais le juif qui a refusé le Messie. La soif de l’argent présente chez Judas deviendra une caractéristique attribuée au peuple juif à l’époque où, par ailleurs, le seul métier qui leur soit alloué est celui d’usurier. C’est ainsi que se nourrira l’antijudaïsme chrétien dont nous sortons à peine.
A l’époque moderne, surtout à partir du XVIIIème siècle, on cherche à réhabiliter Judas. Selon deux versions. La première est romantique : il s’agit d’une fascination un peu gnostique pour la figure du rebelle, du révolté. On en trouve des échos chez Baudelaire dans les Fleurs du Mal. La seconde version est plus positive et fait de Judas un disciple si dévoué à son maître qu’il le trahit pour que le salut puisse s’accomplir. La liberté de Judas est ici gommée au profit d’une lecture a posteriori de l’événement qui cherche à comprendre rationnellement ce qui ne peut l’être. On a pu mesurer comment cette hypothèse ne pouvait s’accorder ni avec l’Evangile (aucun disciple n’a pu comprendre par avance les annonces de la Passion), ni avec le mystère de notre liberté humaine.
Pourtant, aujourd’hui encore, nous cherchons à réhabiliter Judas, voire à l’innocenter (et si l’Evangile de Judas a pu éveiller l’intérêt, c’est justement qu’on a cru qu’il l’innocentait). Que cache donc notre désir de le réhabiliter ? Si Judas est une possibilité réelle de chacun de nous, alors ce désir est celui de nous réhabiliter nous-mêmes, et ainsi de fuir notre propre culpabilité. Qui de nous en effet n’a pas trahi un jour ou l’autre Jésus, en trahissant l’exigence de l’Evangile ?
Fuir notre culpabilité, c’est aussi fuir le pardon qui nous est offert par le Christ. Mais si nous ne sommes plus coupables, alors il nous faut des coupables. C’est alors que l’accusation se renverse et que l’accusé se fait accusateur, dans une logique du bouc émissaire. Ce coupable sera souvent l’Eglise et à travers elle le Christ dont la Passion se rejoue à travers les âges. Judas, lui au moins, avait reconnu sa faute devant les Grands Prêtres : « j’ai péché en livrant un sang innocent » (Mt 27, 4). Mais il ne pouvait avoir accès de son vivant au pardon du Christ, car il ne pouvait mesurer que c’était justement par sa mort, que le Messie entrerait dans sa gloire et offrirait à tout homme le pardon. Sans doute, comme pour les autres traîtres de l’Ancien Testament, le suicide était-il alors la seule issue à sa culpabilité, en donnant vie contre vie. Un chapiteau de la Basilique de Vézelay (le premier tout en haut à droite en entrant dans la nef) raconte le récit de la pendaison de Judas : sur la gauche, on le voit pendu, et au centre, un homme porte le corps sur ses épaules. Cet homme est, à n’en pas douter, le bon berger portant la brebis perdue. Oui, nous croyons que dans sa mort, Judas rencontra le Christ descendant au séjour de morts pour le chercher et lui offrir son pardon. Nous ignorons sa réponse. Mais la nôtre, quelle est-elle aujourd’hui ?
Laisserons-nous encore Juda, au travers des mythes qu'il inspire, nous entrainer des des "mystères" si éloignés de la réalité qu'ils nous font confondre le bien et le mal, et nous dévier, une nouvelle fois, sur le terrain trompeur de l'ennemi?
Si l'on reprend simplement l'humanité de Juda, au fil de l'Evangile, nous voyons un homme ambitieux, qui a aimé l'argent plus que Jésus. Il était trésorier au sein du groupe, il volait dans la caisse - Jn.12:6 -, sous le couvert de dons aux pauvres, et il voyait en Jésus, mais un peu comme l'ensemble des disciples, un libérateur du joug romain, un futur roi terrestre de Jérusalem. Donc, l'ambitieux voulait surtout pousser la manœuvre pour l'accès au pouvoir de Jésus, mais aussi la sienne.
Un homme qui n'a pas voulu comprendre les appels à la repentance, au changement intérieur, aux encouragements incessants, jusqu'au dernier moment, de Christ; un homme aveuglé par son insoumission à Dieu, lui préférant l'ennemi.
Par choix.
Le choix que Dieu laisse aux hommes est-il un mystère?
C'est une marque d'honneur. Pour nous, mais pour Dieu Créateur de notre intelligence aussi. Car n'oublions pas que nous sommes en spectacle au monde, aux anges et aux hommes - 1Co.4:9, et que nous défendons la réhabilitation de Dieu, dans la grande controverse soulevée par Lucifer.
Le choix de notre camp, d'un côté ou de l'autre - il n'y a pas de zone franche sur un champ de bataille - c'est en cette vie que nous pouvons le déterminer.
Nous ne pouvons être sauvé après la mort. Nous emportons dans la mort notre caractère, nos pensées, nos aspirations, nos oeuvres. Et les morts ne peuvent ni ne savent plus rien.
Ainsi, jusqu'au bout, Dieu donne l'occasion à l'homme d'accepter le salut - souvenons-nous de l'histoire des malfaiteurs crucifiés aux côtés de Christ : l'un fut sauvé, l'autre pas. Par ultime choix.
Juda n'a pas fait ce choix. Il n'y a pas eu chez lui de repentance.
Comment peut-on l'affirmer?
Par son comportement : il a été jeter les pièces de la trahison dans le temple. Il s'est rendu compte de son erreur, avait peur de ses conséquences. Mais la peur du châtiment, de la punition, n'est pas la repentance, la reddition à Dieu. La nuance est de taille, car elle est vitale.
Or, quelqu'un qui se repent, qui remet son coeur, son âme, ses fautes, si grandes soient-elles, à l'Eternel, va-t-il se suicider ensuite? Tant d'exemple de vie transformée et revivifiée par Dieu pour des criminels poussent à penser le contraire.
La trahison de Pierre, qui pleura son acte, et le regretta amèrement, est aussi un exemple. Nous voyons quel apôtre il fut ensuite.
Transformé, qualifié pour l'oeuvre.
Et surtout les paroles même de Christ : "Mieux vaudrait pour cet homme qu'il ne soit pas né".
Le Sauveur dit-il cela d'un élu?
Or, Christ ne prononça jamais - contrairement à nous - une seule parole vaine.
D'autre part, l'Evangile de Luc signale clairement : Satan entra dans Juda - Lc.22:3.
Voilà à qui appartient Juda.
C'est son choix
Il n'est nulle part écrit le contraire, malheureusement.
Quand à l'immortalité de l'âme, le purgatoire et l'enfer, ces notions ne se trouvent pas non plus dans l'Ecriture. Leur source est païenne, introduites dans les croyances au fil des siècles et des la directions religieuses.
Mais non biblique.
Le mot enfer n'existe pas dans la Bible.
Il y est question du séjour des morts, du feu éternel, de l'étang de feu.
Comme ce sujet à déjà été développé sur le blog relatif à Marie, je ne m'y étendrais pas.
Je rappelle juste que, selon l'enseignement de Christ, la mort est un sommeil, d'où l'on se réveille à la résurrection, corps et esprit. Que l'immortalité de l'âme est une histoire récupérée de la Grèce antique, et que, finalement, le feu éternel n'est autre que la destruction totale et définitive du mal et de ses adeptes.
Car Sodome et Gomorrhe ont aussi été sous la condamnation du feu éternel... qui, aujourd'hui, est éteint depuis fort longtemps...
Et pour terminer, j'ajouterais qu'il est simplement impensable que Dieu, qui va recréer un ciel, une terre, purifier l'univers de toutes souillure du mal, garde dans un coin de cet univers un endroit damné ou brûlent et crient sans cesse ses ennemis...
Non, la purification sera totale. Le mal N'EXISTERA plus. Nulle part.
Et Dieu n'est pas le Dieu des morts, mais des vivants. Le culte aux morts est fortement désapprouvé par notre Père céleste.
Alors, puissions-nous répondre de notre vivant aux appels d'amour de Dieu; entrer dans une relation intime et entière avec lui, maintenant. Et être en paix.
Tout lui remettre, tout lui soumettre et être sûr qu'il "s'occupe de tout".
Comme des enfants espérant en leurs parents.
Sans détour, sans culpabilité. Reconnaissant et confessant nos fautes au Seigneur, mais en repartant libres.
Jésus a dit au larron sur la croix à côté de Lui, qu'il serait ce jour même avec Jésus dans le Paradis, et l'apôtre Paul dit aussi que "déloger et être avec Christ est de beaucoup meilleur" même s'il hésitait entre le désir de vivre encore dans ce monde pour servir son Seigneur, et le désir d'être avec Christ .
Donc nous pouvons bien en déduire que la partie de notre être qui n'est pas le corps, si nous avons accepté Jésus , vit avec le Seigneur dès la mort de notre corps .
Par contre, à propos de Juda, nous ne voyons nulle part dans la Parole qu'il se soit repenti avant de mourir .
Certes,c'est Dieu qui connait son coeur, et ce qui a pu se passer et qui ne serait pas écrit dans la Bible parce que Le Seigneur n'aurait pas jugé utile de nous le transmettre.
A propos de Juda et de sa prise de conscience , qqn disait : c'est la lucidité, mais non baignée dans la miséricorde de Dieu , donc le désespoir .
Et si Jésus avait répondu au malfaiteurs :
"Je te le dis en vérité aujourd'hui, tu seras avec moi dans le paradis"
Donc, il dit aujourd'hui, que le larron sera à la résurrection avec Christ dans le paradis. La ponctuation n'est pas présente dans les textes originaux.
Idem pour l'autre citation de titsouris. Dire qu'il est bien meilleur d'être avec Jésus ne révèle pas le moment. C'est clair que si nous mourrons, notre futur, à nous qui lui avons donné notre vie, est avec lui. Nous nous réveillerons, corps et esprit, en présence de Christ.
Ce que je trouve le plus triste de l'histoire de Judas, c'est qu'au lieu de se tourner vers Jésus pour demander son pardon...il s'est tourné contre lui-même pour se donner la mort...Devant nos propres trahisons et celles des autres...il me semble que nous sommes toujours devant ce choix : la Vie ou la mort. Je choisi la vie et la vérité...
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