vendredi 26 septembre 2008

Pomme de discorde


Le récit de la Genèse mettant en scène Adam est Eve est sûrement celui qui a inspiré le plus de littérature et le moins de compréhension. Rappelons qu’il s’agît d’un récit tardif appartenant aux style du mâshal, proche du récit mythique. Il s’agit d’un récit fondateur nous livrant notre lien au créateur, mais aussi le cheminement de tout homme et de toute femme. Où lit-on qu’il s’agit d’une pomme ayant occasionné une chute ? A vous de fouiller et débroussailler.

17 commentaires:

Kyria a dit…

La nature du fruit en lui-même est-il vraiment important?
N'est-ce pas plutôt la relation d'obéissance et de confiance en un Dieu qui met en garde sur certaines limites à ne pas dépasser, sur une loi à oberver, mais qui respecte la liberté qu'il a laissé à chacun? par amour? et pour que le notre soit total envers lui, et notre obéissance volontaire?
Ce fruit, n'était-ce pas simplement la connaissance du bien et du mal? la connaissance de l'obéissance... et de la désobéissance?

Kyria a dit…

Un livre très instructif sur le sujet : Genèse ou l'antimythe de Jean Flori

Jeanmarime a dit…
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
Jeanmarime a dit…

Je rapproche le choix entre manger ou non le fruit du passage de l’Exode dans lequel Dieu nous met devant des choix multiples tout en nous suppliant de choisir la vrai vie. Effectivement c’est notre liberté qui est mise en scène. Cadeau empoisonné ?
On dit que ce qui doit tomber tombera. Non pas le fruit mais le pécheur.

Anonyme a dit…

Effectivement, beaucoup d'encre a coulé autour de la construction du texte ainsi que toutes sortes d'interprétations (la pomme, la faute à qui ? etc.) Au delà de tous ces débats sans fins..Je suis aussi d'accord pour dire qu'il s'agit d'un texte très inspirant qui nous met devant les enjeux du coeur profond auxquels nous sommes chaque jour confrontés...et ce qui est rassurant, c'est que Dieu revient toujours vers sa créature...au delà de tout...

Kyria a dit…

notre liberté, un cadeau empoisonné? Je dirais plutôt un honneur que le Créateur accorde à sa créature. Et un risque qu'il prend délibérément vis-à-vis d'elle.
Un risque de la voir choisir un autre maître que lui.
Et malgré tout, cela il l'avait prévu aussi, dès avant la fondation du monde; son plan de sauvetage était conçu et accepté par Jésus-Christ.
L'Eternel désire que nous l'aimions de tout notre coeur, qu'on le choisisse lui, de notre plein gré, sans contrainte. Par réflexion, par intelligence, par conviction, par amour.
Celui qui doit tomber tombera... est-ce la volonté de Dieu? Absolument pas.
Il veut que tous soient sauvés (2 Pi.3:9). Il donne à chaque homme l'occasion de faire son choix.
Et si on tombe - car nous tombons TOUS, un seul a été parfait, et c'est justement pour cela qu'il a pu nous racheter, au prix de son sang- nous avons quelqu'un qui veut nous relever. C'est son désir le plus grand.
Mais,là que le choix intervient encore: le seul péché impardonnable, c'est celui du refus du salut, du refus d'être conduit par l'Esprit dans toute la vérité. C'est le refus de Dieu (Matt.13:31)
Dieu a "besoin" de notre collaboration, de notre adhésion, de notre respect des clauses de l'alliance qu'il nous propose, pour pouvoir nous donner la vie éternelle, avec lui.
Rien n'est écrit d'avance. La seule vérité établie par avance, c'est que notre Père céleste veut tout ses enfants près de lui. A cela nous sommes "prédestinés". Mais beaucoup refusent.
Et Dieu respecte leur choix.
A chacun il est possible de vivre, dès maintenant, dans la vie abondante que le Seigneur désire pour lui.

Jeanmarime a dit…

Dans le mensuel chrétien Panorama du mois d’octobre un père parle d’un de ses enfants handicapé mental. Celui-ci va embrasser toute personne de toute couleur et de toute condition. Et ce père d’ajouter « il vit comme avant le péché originel voyant chaque personne comme quelqu’un de bon ».

Anonyme a dit…

Ce que tu dis me fais penser à Jean Vanier...Je crois que toute personne est fondamentalement bonne crée dans et par la gratuité de Dieu...Ça prend un regard spécial pour rester en contact avec cet être divin qui habite chaque personne au delà de tout...C'est peut-être les plus petits qui y arrivent le mieux...Je lirai cet article avec intérêt.

zabimus a dit…

moi aussi je crois cela. Mais ce n'est pas facile à appliquer. Je vais moi aussi aller rechercher cet article de panorama

titsouris a dit…

en effet, c'est peut être parce que l'orgueil est "entré" dans l'homme, que celui ci ne sait pas aimer .
Car Adam et Eve se sont placés au dessus de Dieu et ont mis en doute Sa Parole. Et de là découlent bien des maux .

Kyria a dit…

"Ne faites rien par esprit de parti ou par vaine gloire, mais que l'humilité vous fasse regarder les autres comme étant au-dessus de vous-mêmes" - Phil.2:3
""Ayez en vous les sentiments qui étaient en Jésus-Christ" - Phil.2:5

La suite du texte nous indique que Christ s'est dépouillé, humilié en se rendant obéissant jusqu'à la mort, mais il a aussi considéré chaque être humain comme candidat au salut. Et ça, nous ne devons pas l'oublier : Christ est mort pour la personne qui se trouve en face de moi. Et pour cela aussi je la considère avec respect, avec les sentiments qui étaient en Christ pour elle....

Jeanmarime a dit…

Le terme ‘péché originel’ n’est apparu qu’avec la théologie médiévale en même temps que celui de ‘purgatoire’.
On l’a compris comme ‘péché des origines’ alors qu’il signifie péché à l’origine des autres.
Il en est le soubassement, donc pas cité sans les péchés capitaux car terrain commun encore plus en profondeur de l’homme.

Kyria a dit…

Un seul péché est impardonnable pour Dieu : Le refus de l'Esprit Saint - ou le refus de Dieu -
Notre refus "limite" la puissance de Dieu pour notre salut.
Tout le reste, il peut nous en purifier, nous en guérir, si nous le voulons sincèrement.

"C'est pourquoi je vous dis: Tout péché et tout blasphème sera pardonné aux hommes, mais le blasphème contre l'Esprit ne sera point pardonné. Quiconque parlera contre le Fils de l'homme, il lui sera pardonné; mais quiconque parlera contre le Saint Esprit, il ne lui sera pardonné ni dans ce siècle ni dans le siècle à venir" - Mat.12:31-32

Jeanmarime a dit…

Quelle grâce que cette bonne nouvelle du pardon largement accordé !
Reste à vraiment regretter l’offense et accorder le triple pardon (à l’offensé, à Dieu et à soi-même). Il faudrait plus de lumière sur ce péché contre l’Esprit cependant.

Kyria a dit…

Peut-être faudrait-il, pour comprendre le péché contre le Saint Esprit, savoir qui il est et ce qu’il fait.
ET comme toujours, les réponses viendront de la Parole :
D’abord, dès le 2ème verset de la Genèse, il est présent, donc participant de la Création :
« La terre était informe et vide ; il y avait des ténèbres à la surface de l’abîme, et l’Esprit de Dieu se mouvait au-dessus des eaux. »
Dans Matt.1 :20, il accomplit activement l’œuvre de Dieu :
« … car l’enfant qu’elle a conçu vient du Saint-Esprit »
Il remplace le Christ auprès des hommes, depuis que celui-ci à pris sa place d’intercesseur à la droite de Dieu :
« Et moi, je prierai le Père, et il vous donnera un autre consolateur, afin qu’il demeure éternellement avec vous, l’Esprit de vérité, que le monde ne peut recevoir parce qu’il ne le voit point et ne le connait point. » - Jn.14 :16-17
« Quand sera venu le consolateur que je vous enverrai de la part du Père, l’Esprit de vérité, qui vient du Père, il rendra témoignage de moi ; » -Jn.15 :26 – voir aussi Jn.16 :12-15
Ac.5 :3-4 nous démontre qu’il est possible de mentir au Saint Esprit
Il est un Esprit de vie, qui donne la vie :
« Et si l’Esprit de celui qui a ressuscité Christ d’entre les morts rendra aussi la vie à vos corps mortels par son Esprit qui habite en vous » - Ro.8 :11
Il sonde les profondeurs de Dieu :
« Dieu nous les a révélés par l’Esprit. Car l’Esprit sonde tout, même les profondeurs de Dieu (…) de même, personne ne connaît les choses de Dieu, si ce n’est l’Esprit de Dieu. » - 1Co.2 :10-11
Il rassemble dans la vérité :
« Que la grâce du Seigneur Jésus-Christ, l’amour de Dieu et la communion de l’Esprit Saint soient avec vous tous » - 2Co.13 :13
« …. Baptisez-les pour le nom du Père, du Fils et de l’Esprit Saint » - Matt.28 :19
La Bible attribue également au Saint Esprit des actes révélateurs de sa personnalité. Elle dit qu’il s’exprime clairement – 1Tim.4 :1, BFC, qu’il envoie les disciples en mission – Ac.10 :19-20, qu’il empêche Paul de se rendre à tel endroit – Ac.16 :7, qu’il donne des ordres – Ac.11 :12, qu’il interdit certaines choses – Ac.13 :2, qu’il attribue des fonctions – Ac.20 :28, et joue le rôle d’intercesseur – Rm.8 :26-27.
Ac.13 :2 révèle qu’il parle aussi de lui-même :
« … le Saint Esprit dit : Mettez-moi à part Barnabas et Saul pour l’œuvre à laquelle je les ai appelés »
Si maintenant, nous reprenons le texte qui nous indique les paroles de Jésus sur le péché contre le Saint-Esprit, dans Mat.12 :31-32 :
« C’est pourquoi je vous dis : Tout péché et tout blasphème sera pardonné aux hommes, ais le blasphème contre l’Esprit ne sera point pardonné. Quiconque parlera contre le Fils de l’homme, il lui sera pardonné ; mais quiconque parlera contre le Saint Esprit, il ne lui sera pardonné ni dans ce siècle ni dans le siècle à venir ».
Christ n’a pas prononcé ces paroles sévères sans raison, mais en réponse aux pharisiens qui, après l’avoir vu opérer une guérison, ont déclaré qu’il chassait les démons « par Beelzébul, prince des démons »- Mat.12 :24 et ce, malgré la démonstration de sa puissance divine, la sainteté de sa vie, ses miracles, etc.
En refusant d’admettre la divinité du Christ et en s’opposant activement à lui, ces hommes étaient obligés d’expliquer ses oeuvres autrement et attribuaient à satan les œuvres de Dieu. Ils fermaient ainsi leur esprit aux claires démonstrations de l’Esprit, celui qui convainc de vérité et de péché.
Si Dieu est patient, miséricordieux et désireux que personne ne périsse – 2Pi.3 :9, son Esprit ne fera pas indéfiniment le siège des esprits obstinés – Ge.6 :3. Quand on refuse constamment la vérité, on cesse d’entendre les indications de l’Esprit, et l’âme est livrée aux ténèbres.
C’est sans doute ce à quoi Paul faisait référence quand il parlait de consciences marquées « au fer rouge » - 1Tim.4 :2. La personne qui se rend coupable du péché contre le Saint Esprit ne se voit plus offrir de seconde chance, il n’y a plus de sacrifice pour ses péchés, mais « une attente terrifiante du jugement » - He.10 :26-27
Le péché impardonnable ou contre le Saint Esprit est donc un rejet obstiné de lumière et de ce que le Christ a fait pour nous, rejet qui finit par aveugle le regard spirituel et endurci le cœur aux incitations de l’Esprit. L’âme sombre dans de profondes ténèbres et la personne est éternellement perdue parce qu’elle est devenue insensible aux incitations de l’Esprit.
Se placer au-delà de la puissance du Saint Esprit est impardonnable, par ce qu’on ne peut se repentir sans ce dernier. Dieu ne peut plus rien faire pour nous, sinon par la contrainte, ce qu’il ne fera pas. On se sera coupé du salut par un propre choix.

Jeanmarime a dit…

Merci Kyria pour ce long rappel. Je complète en rappelant que pour Dieu 1000 ans sont comme un jour et inversement pour nous une minute peut suffire à voir redéfiler notre vie entière donc même à la dernière heure chacun pourra se repentir de son péché aussi grave soit-il. D’ailleurs un livre et une cassette titrent : « Non Judas, il n’est pas trop tard ».

Kyria a dit…

Effectivement, même la dernière heure de vie peut être capitale pour la destinée éternelle d'un homme. Les deux brigands sur la croix, aux côtés du Christ en sont un exemple parlant : l'un fut sauvé, l'autre pas; et c'était bien la dernière heure....

Par contre pour Judas - je rebondis sur le titre du livre évoqué par Jeanmarime, en précisant que je ne me permets pas de parler du livre lui-même, que je ne connais pas - pour Judas, tout dans les Ecritures nous indique qu'il est perdu :
- son caractère non soumis préférant l'amour de l'argent, l'avarice, à l'acceptation totale du plan de Dieu;
- "Or, satan entra dans Judas (...) et il alla s'entendre avec les sacrificateurs... Lc.22:3
- les paroles même du Christ pour lui: "Malheur à l'homme par qui le Fils de l'homme est livré! Mieux vaudrait pour cet homme qu'il ne soit pas né" - Matt.26:24
Et sa fin tragique par pendaison, puis son cadavre dévoré par les chiens.
Rien n'indique qu'il est passé par la repentance, par le désir d'être pardonné. Il a rejeté les 30 pièces de la trahison dans le temple, mais pas pour les bonnes raisons qui conduisent au salut. Il voyait seulement ses ambitions de pouvoir réduites à néant avec la condamnation du Christ.
Il est intéressant de comparer son histoire à celle de Pierre, qui, après avoir renié trois fois son Maître, pleura...
La suite de son ministère pour l'Evangile fut puissante et fructueuse, même si il fut martyr pour le Seigneur.
Le Sauveur ne rejeta pas Pierre, à la suite de sa trahison, comme l'a été Judas. Le Seigneur est juste. Il voit au coeur et aux motivations, il ne se trompe pas. Mais il ne peut accepter un coeur partagé. Il veut tout. Absolument tout. C'est un principe vital de l'Evangile, de notre vie future avec lui.